Tout savoir sur le Colorado provençal

Niché entre le Vaucluse et les étendues du Lubéron dans la commune de Rustrel, le panorama ocreux du Colorado provençal est à couper le souffle. Ce site naturel jalousement protégé est un point touristique qui ne cesse de fasciner et d’éblouir les nombreux visiteurs. Riche d’une histoire qui date de plusieurs centaines d’années, cette ancienne exploitation à ciel ouvert couvre plus d’une trentaine d’hectares de terrain. Nous vous guidons à la découverte du Colorado provençal.

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Origine de l’appellation du Colorado provençal

Autrefois appelé Ubacs de Rustrel par les autochtones, ce nom fut remplacé par Colorado provençal à l’initiative de l’abbé Martel. Ce dernier qui était en ce temps président des Alpes de lumière supervisait les travaux de construction de la piste de grandes randonnées GR6. Ce nom lui vint à l’esprit lorsqu’il découvre les nombreuses nuances de la couleur de l’ocre présent sur le site. De plus, cela lui rappelait ceux du canyon aux états unis. Notez que le terme Colorado en langage provençal veut dire rouge.

La petite histoire du Colorado provençal

Le Colorado provençal est une ancienne zone d’exploitation industrielle située à moins de 10 km d’Apt. Il y a des centaines d’années, la région aptésienne était entourée par la mer. L’érosion faisant son œuvre, l’eau s’est peu à peu retirée laissant place à des hectares de terre sableuse saturée d’agile et de fer.

C’est au terme du 16e siècle que le premier ocrier en la personne Jean-Étienne Astier originaire de Roussillon eut l’idée d’extraire l’ocre de cette ressource. Il met donc en place un processus de décantation qui lui permettait de séparer le sable et l’ocre. Toutefois, ce n’est qu’en 1877 que l’exploitation a connu un revirement industriel grâce à l’apparition du chemin de fer qui va faciliter le transport.

La demande est devenue telle qu’en 1901, l’association des exploitants d’ocre fut créée pour stimuler et régulariser l’ensemble du marché d’exportation. Cette industrialisation se poursuit jusqu’en 1929 ou la découverte des produits colorants synthétiques vient concurrencer le statut de monopole de l’ocre naturel. Le déclin du secteur s’annonce ainsi peu à peu et selon les archives, ces activités ont pris fin en 1992 l’année où le tout dernier exploitant a pris sa retraite.

Le territoire ainsi abandonné suscite peu de temps après l’intérêt des uns et des autres par sa majestueuse beauté. C’est ainsi que l’association du Colorado se forme en 2009 pour le sauvegarder de l’influence du temps et en faire un site touristique. En partenariat avec l’instance communale de Rustrel, cette institution veille à la protection du patrimoine.

Un magnifique site touristique

En longeant la route 22 sur le parcours de la départementale, vous découvrirez un parking installé pour accueillir les visiteurs. La zone est ouverte au public, mais à des horaires bien définis et sur présentation d’un passe à l’entrée. Vous êtes reçu à des tables de pique-nique à la maison du Colorado pour un moment de détente. Toutes les pistes sont balisées de barrières et d’escaliers qui permettent de délimiter la circulation des visiteurs.

Le but est de limiter le plus possible de l’érosion du site par l’usure des passages répétés. En effet, malgré un passé solide et glorieux, le Colorado provençal est aujourd’hui un environnement fragile dont l’équilibre doit être préservé à tout prix. Outre les sentiers industriels, la flore avoisinante vaut également le détour du fait de sa richesse foisonnante protégée de l’influence extérieure. Partez à la rencontre de cet héritage qui vous emplit d’un grand calme et d’une sérénité exceptionnelle. Vous apercevrez des bruyères, des châtaigniers et des pins maritimes d’une majestueuse beauté.

De fait, l’ocre étant la principale attraction du Colorado provençal, il se décline en plus de 25 teintes différentes. Vous pourrez distinguer, du jaune, du rouge et du doré qui s’encastre dans une parfaite harmonie dans ce décor unique. Les vestiges de l’exploitation minière y sont préservés, vous pourrez donc y admirer les instruments et matériels qui étaient utilisés pour l’extraction. Les bassins et les installations hydrauliques qui servent à la décantation font également partie des choses à voir.

Par ailleurs, il est possible de pousser l’exploration un peu plus loin en visitant les sites avoisinants. Vous pouvez opter pour le village de Gargas où les vestiges de la vieille mine de Bruoux vous attendent. Le village de Roussillon vous plonge dans un festival de couleurs locales en sillonnant entre les maisonnettes.